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Photo du rédacteurDMV Margaux Ortmans

Les ulcères gastriques chez les chevaux

Dernière mise à jour : 27 avr. 2020

Bonjour à tous,


Nous aimerions tous davantage comprendre ce qui se passe chez nos compagnons et savoir comment les soulager au mieux.

Ma page Facebook ainsi que ce site internet www.equiorvet.com auront pour but principal de vous tenir au courant des dernières avancées thérapeutiques ainsi que de vous donner quelques informations sur les maladies les plus couramment rencontrées chez nos chevaux, poneys et ânes.

Le thème d'aujourd’hui concerne les ulcères gastriques. Une pathologie plus fréquente que l’on ne le pense.


Mon cheval a-t-il des ulcères gastriques ?

On estime que 60% à 90% des chevaux présenteront des ulcères gastriques au cours de leur vie.

Cependant, une grande partie de la population équine ne présente pas de symptômes dans un premier temps, et ce malgré la présence des premiers ulcères. La sévérité des lésions est généralement corrélée à la sévérité des symptômes. Voici une liste non-exhaustive de signes cliniques possibles :

  • Baisse de performance

  • Appétit capricieux

  • Colique après ou pendant que votre cheval mange

  • Bruxisme (grincement de dents), bâillements

  • Douleur abdominale et agressivité lors du sanglage

  • Colique récurrente

  • Changement de comportement

  • Fatigue

  • Perte de poids

  • Poil de mauvaise qualité

Le seul moyen de diagnostiquer les ulcères gastriques est la gastroscopie. Pour ce faire, votre cheval sera tranquillisé (chez vous ou en clinique) et une caméra sera introduite par son nez jusqu’à l’estomac. Le cheval devra être mis à jeun la veille afin que l’estomac soit vide lors de l’examen. En fonction de la sévérité des lésions et de la localisation des ulcères, un traitement adapté sera mis en place.


Que sont les ulcères gastriques ?

Les ulcères gastriques sont des érosions au niveau de la muqueuse stomacale.

La pathologie ainsi que son traitement va essentiellement dépendre de la localisation de ces érosions dans l’estomac mais aussi du grade de sévérité de celles-ci. En effet, l’estomac du cheval peut être divisé en deux parties pouvant, toutes les deux, présenter des ulcères :

  • La partie plus profonde de l’estomac, recouverte de muqueuse glandulaire.

  • La partie plus superficielle étant la partie non glandulaire aussi appelée muqueuse squameuse.

Les ulcères gastriques apparaissent lorsqu’un déséquilibre existe entre la protection de la muqueuse gastrique et l’acidité présente dans l’estomac. Un système de gradation de ces ulcères et de leur sévérité est utilisé (grade allant de 0 à 4).



Comment éviter l’apparition d’ulcères ? Quels sont les facteurs de risque ?

De manière générale, tous les équidés peuvent développer un jour des ulcères gastriques. Comme chez les humains, il est important de savoir que le mode de vie influence très fortement le développement de cette pathologie. Il existe donc des facteurs augmentant le risque :

  • Les chevaux de sport et/ou ceux en entraînement intensif sont généralement plus touchés.

  • Un mode de vie au box avec peu ou pas de sortie au pré/paddock favorise l’apparition de la pathologie.

  • L’administration d’anti-inflammatoires durant une longue période.

  • Les chevaux sont de manière générale plus touchés que les poneys et les ânes.

  • Les poulains sont sensibles aux ulcérations gastro-duodénales surtout lors de période de transition/stress (sevrage, hospitalisation, etc.).

  • Alimentation éloignée des besoins naturels du cheval et de son cycle naturel d’ingestion et digestion, par exemple, une alimentation trop riche en amidon et en sucres ainsi qu’un nombre de repas limité par jour.

  • La présence d’autres pathologies chez votre cheval peut influencer l’apparition secondaire d’ulcères gastriques.

La prise en compte de ces facteurs peut donc permettre d’ajuster le mode de vie de votre équidé afin de répondre le plus possible à ses besoins et donc de diminuer les chances de développer des ulcères gastriques

Comment traite-t-on cette pathologie et comment puis-je l’éviter ?

De manière générale, le traitement agit sur deux fronts, clinique et environnemental, et dépend également de quelle partie de l’estomac est touchée:


  • Traitements médicamenteux pour soigner la muqueuse de l’estomac.

  • Réduction de l’acidité gastrique via :

  1. Des inhibiteurs de la pompe à protons (ex : oméprazole (Ulcergold®, Pepticure ®).

  2. Des antagonistes des récepteurs à histamine H2 (ex : cimétidine® et ranitidine ® ).

  3. Le sucralfate (sucralan ®) dans le cas d’ulcère de la muqueuse glandulaire qui agira comme pansement gastrique.

  • Gestion de l’alimentation et de l’environnement. Il s’agit aussi de prévenir la réapparition d’ulcères sur le long terme. Ce qui suit est donc essentiel pour le bien-être de votre cheval:

  1. Foin de qualité et de manière continue au cours de la journée. Idéalement, ce foin devra être placé dans un filet à foin (diamètre des trous < 3 cm) ou dans un « slow feeder ». Cela permettra au cheval de ne pas rester avec un estomac vide ainsi que d’avoir une production de salive contenant du bicarbonate de manière continue. Le bicarbonate permet de tamponner l’acidité de l’estomac. Un cheval de 500 kg devra recevoir un minimum de 10 kg de foin par jour.

  2. Une alimentation pauvre en amidon et en sucres est également conseillée. L’apport de grandes quantités d’amidon et de sucres favorise la fermentation intra-gastrique et par conséquent l’acidité stomacale. C’est la raison pour laquelle, il est conseillé de remplacer les grains traditionnels par de la pulpe de betterave ou des pellets de luzerne. Le mieux est de fractionné les repas en petites quantités (3 à 4 fois /jour).

  3. Se rapprocher du mode de vie originel du cheval en le sortant un maximum au pré.

Pour les chevaux ayant été déjà diagnostiqués avec des ulcères gastriques, il est encore plus important de gérer les périodes risquant de provoquer du stress (hospitalisations, concours de plusieurs jours,…) ainsi que d’adapter l’entrainement, surtout en période de convalescence.

De manière générale, il est bon d’apprendre à identifier et supprimer les sources de stress prolongé qui provoqueront des réponses physiologiques chez votre cheval, notamment des ulcères.

Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à me contacter et je serai ravie de répondre à vos questions.








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